Voitures connectées, vos données personnelles sont-elles le nouveau moteur de l’industrie automobile ?

15 juin 2019
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Le renouveau de l’industrie automobile

Comptant parmi ses objectifs le développement des voitures totalement autonomes dès 2019, Emmanuel Macron a révélé vouloir autoriser leur circulation sur les routes françaises à partir de 2022. Alors que la France s’est dotée d’un plan de développement des véhicules autonomes révélé par le gouvernement le 14 mai 2018, la récente loi relative à la croissance et la transformation des entreprise (PACTE) du 22 mai 2019 contribue au développement du cadre juridique autorisant leur expérimentation sur la voie publique sous réserve de l’obtention d’une autorisation.

Ceci en établissant leur condition de circulation, et le régime de responsabilité en cas d’infraction ou d’accident. Suite aux tests, les premiers modèles sont attendus pour 2025, et des prévisions estiment qu’elles représenteront 30% de la production mondiale en 2035.

Si le déploiement de la voiture autonome reste une éventualité future, celui de la voiture connectée est déjà une réalité en plein essor, au point de mener à une évolution de l’industrie automobile. Selon une étude menée par Bearing Point et Pierre Audoin Consultant (PAC), ce sont en effet pas moins de 80 % des véhicules qui seront connectés d’ici 2020, soit plus de 600 millions de voitures connectées dans le monde, dont environ 160 millions en Europe. Un succès en bonne voie, puisqu’elles représentent déjà un tiers des véhicules vendus depuis 2015, et 68 % des ventes en 2018.

Les Français semblent en tout cas les avoir adoptées, d’après une étude de Dekra Automotive ils sont

  • 80 % à trouver qu’elles “offrent plus de divertissements”;
  • 73 % à penser que ce dispositif permet de mieux estimer l’état du véhicule;
  • et 63 % à espérer qu’elles amélioreront la sécurité routière.

Pour ce qui est des équipements,

  • 64 % d’entre eux trouvent le GPS utile;
  • 61 % la caméra de recul;
  • et 50 % le verrouillage à distance, la géolocalisation, et l’appel de secours.

Du côté des constructeurs automobiles, le virage a déjà été effectué, puisqu’en 2015 selon Bearing Point et PAC ils étaient déjà 3 sur 4 à reconnaître que la voiture connectée sera un levier stratégique sur le long terme. 14 % les prenant en compte dans la recherche et développement, 30 % dans le design et la réalisation, et 11 % testant même déjà des offres qui leurs sont destinées.

 

Si les premières offres portaient surtout sur l’information météorologique dans 69 % des cas, les actualités dans 61 % des cas, et les services de navigation dans 52 % des cas, les dispositifs des voitures connectées évoluent et tendent à se diriger vers les aides à la conduite et les services de sécurité.

Un investissement des constructeurs qui paraît légitime :

  • si le marché des voitures connectés atteignait les 14 milliards de dollars en 2017;
  • il représentera 55 milliards en 2022.

Le cabinet de conseil McKinsey estime que les données personnelles collectées via les voitures connectées vaudront 750 milliards de dollars d’ici 2030.

Et pour cause, les modèles actuels de véhicules connectés collectent en moyenne 1 Go de données par jour, une quantité 1000 fois plus importante qu’il y a deux ans, mais 30 000 fois moins importante que les voitures du futur sur-connectées ou autonomes d’après les estimations.

Pas si surprenant donc que cette digitalisation de l’automobile qui la transforme en un véritable ordinateur nomade recueillant de multiples données ait attiré les GAFAM qui multiplient leurs projets : Google car et Android Auto, projet Titan et système d’exploitation embarqué CarPlay d’Apple.

A l’instar des constructeurs eux-mêmes, ces grandes entreprises développent des assistants vocaux pour voitures tels qu’un Alexa spécialement conçu pour les véhicules, ou Amazon Echo Auto.

Données personnelles, des voitures de plus en plus connectées

Mais alors que les données personnelles collectées constituent de précieuses sources d’information pour les acteurs de l’industrie automobile, une étude de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a révélé qu’en 2015, 95 % des Européens ont déclaré souhaiter une loi sur les données des véhicules et des conducteurs, la plupart désirant pouvoir contrôler leurs données personnelles et éteindre la connexion au sein des voitures.

Et pour cause, dans les automobiles les dispositifs liés à des données personnelles ou en collectant sont nombreux. En premier lieu, les traditionnels numéros de la plaque d’immatriculation et d’identification du véhicule (VIN) permettent d’identifier les propriétaires des voitures dès lors qu’elles sont rattachées à un client.

Mais au-delà de ces simples supports permettant d’avoir connaissance du propriétaire d’un véhicule, les dispositifs connectés intégrés aussi bien au sein des habitacles qu’à l’extérieur des voitures constituent des sources d’information bien plus importantes et variées. Pour autant, les entreprises doivent faire face à des obligations face à la gestion des données personnelles des utilisateurs. Si les échanges de données s’effectuaient auparavant occasionnellement lors d’opérations dans un garage par exemple, elles sont aujourd’hui constamment transmises en temps réel via une connexion permanente aux réseaux.

Ces dispositifs peuvent prendre de nombreuses formes :

  • fonctionnalités de sécurité;
  • systèmes de navigation;
  • systèmes embarqués;
  • ordinateurs de bord et smartphones éventuellement connectés;
  • applications diverses;
  • capteurs;
  • actionneurs;
  • caméras;
  • sonar;
  • radar;
  • thermomètres;
  • accéléromètres;
  • détecteurs d’humidité…

Et bien entendu, les informations qu’ils collectent peuvent être très variées. S’il s’agit en partie de “données machines”, de paramètres et d’analyses de fonctionnement des véhicules, certaines informations s‘avèrent bien être des données personnelles et peuvent toucher à des aspects de la vie privée parfois insoupçonnés…

Elles peuvent concerner aussi bien l’usure des différentes pièces du véhicule que les comportements des conducteurs, leurs habitudes et styles de conduite ou leurs déplacements, voire même leur état de santé :

  • kilométrage;
  • vitesse;
  • force des freinages;
  • consommation d’essence et énergétique;
  • conduite à une ou deux mains sur le volant;
  • conditions météorologiques;
  • mesures de sécurité prises (port systématique ou non de la ceinture);
  • activité déployée avant un brusque coup de volant;
  • diverses informations techniques;
  • géolocalisation;
  • trajets;
  • profils de connexion;
  • dates des contrôles techniques;
  • rythme cardiaque;
  • respiration…

Les gestionnaires de flottes utilisent eux aussi plusieurs outils tels que la télématique ou les trackeurs GPS afin de gérer leur parc de véhicules, et les employeurs installent de plus en plus de dispositifs de contrôle des salariés tels que la géolocalisation, la vidéosurveillance, ou des systèmes biométriques…

Bref, autant de nouvelles technologies bien évidemment souvent sujettes à débats, certaines soulevant des problématiques ou allant à l’encontre des exigences de la législation en matière de protection des données personnelles.

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